Médiation animale (partie 1/3) : mieux comprendre cette approche unique en intervention

Depuis la pandémie, les bienfaits des animaux sur le bien-être de l’humain sont un sujet dont nous entendons parler de plus en plus. Le terme qui survient souvent dans les médias sociaux en lien avec ce phénomène est la zoothérapie, mais il peut apporter de la confusion puisqu’il reste large et ambigu. Il sous-entend une visée thérapeutique, alors que ce n’est pas toujours le cas. Alors, concrètement, qu’est-ce que c’est?

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Selon la Corporation des Zoothérapeutes du Québec (CZQ) :

‍« L’objectif de l’intervention en zoothérapie est l’amélioration du bien-être psychologique, physique, affectif, cognitif ou social selon les besoins spécifiques du client ».

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Considérant que le terme zoothérapie fait maintenant partie intégrale du langage commun et est employé autant par les intervenants que le grand public, le terme médiation animal s’est distingué pour décrire plus précisément l’aspect thérapeutique et encadré du principe.

Ainsi, Résilienfance et ses collaborateurs (2024) proposent une définition complète et précise :

« La médiation animale est une relation d'aide à visée préventive ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié, également concerné par les humains et les animaux, introduit un animal d’accordage auprès d’un bénéficiaire. » L’accordage consiste ici en un ajustement mutuel des émotions, des affects et des rythmes d’actions entre l’animal et le client. Chacun s’adapte à l’autre au fur et à mesure des interactions. « Cette relation, au moins triangulaire, vise la compréhension et la recherche des interactions accordées dans un cadre défini au sein d’un projet (processus d’intervention) [...] au bénéfice des deux (chacun apporte ses ressources à l’autre). »

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Lorsqu’on parle de médiation animale, on parle automatiquement d’une relation triangulaire, donc impliquant au moins une personne intervenante, un animal et un bénéficiaire. La présence de l’animal s’ajoute à la relation thérapeutique déjà en cours. La médiation animale n’est pas une intervention à elle seule, mais vient bonifier d’autres gestes. C’est une corde de plus à son arc.

Il est important de préciser que la visite animalière, la présence animalière et la zooanimation sont différentes de la médiation animale, puisqu’elles manquent d’interventions thérapeutiques concrètes. De plus, dans celles-ci, l’humain et l’animal ne sont pas nécessairement formés spécifiquement pour l’intervention. Le bien-être de l’animal y est aussi plus rarement surveillé.

La médiation animale est reconnue pour apporter de nombreux bienfaits en intervention. Tout d’abord, celle-ci augmente nettement l’engagement des personnes clientes dans le processus et au développement de nouvelles compétences et comportements. Le non-jugement des animaux permet de développer l'estime de soi et la motivation des individus envers eux-mêmes. L’absence de jugement peut aussi amener la personne à se sentir plus connectée à ses émotions et à l’aise à revisiter des souvenirs désagréables. De plus, les interactions avec les animaux reposent sur le consentement mutuel et le respect des limites, créant ainsi des liens de confiance souvent significatifs.

En counseling de carrière, bien que les recherches soient limitées, il est envisagé que la médiation animale puisse contribuer à la connaissance de soi en favorisant l'auto-dévoilement et le contact avec les émotions des personnes clientes. Le counseling assisté par l’animal pourrait aussi faciliter les transitions difficiles de vie et la gestion de l’impasse décisionnelle grâce à la présence rassurante de l’animal. Enfin, des prises de conscience concernant les dynamiques relationnelles peuvent émerger de la projection naturelle que l’humain fait en interprétant les comportements des animaux.

Si nous ne sommes pas nous-mêmes formés en médiation animale, mais souhaitons inclure un animal à des interventions, il est toujours possible de faire appel et de travailler avec une personne qui y est formée. Il est alors question d’une relation en losange plutôt que triangulaire.

Les deux prochains articles porteront d'abord sur l’animal partenaire d’intervention et, ensuite, sur différentes manières d’intervenir en médiation animale.

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